« On lui aurait donné le bon dieu sans confession. » Cette expression pourrait résumer à elle seule l’œuvre entière de Freida McFadden. L’autrice américaine s’est rendue célèbre en publiant « La femme de ménage », puis « La femme de ménage voit tout », « La psy » et, tout récemment, Le Boyfriend. Chacun de ses thrillers met en scène des personnages ordinaires, souvent attachants, qui se révèlent peu à peu bien plus dangereux qu’ils n’en ont l’air.
Dans « le Boyfriend », Sydney, célibataire newyorkaise, n’a jamais eu beaucoup de chance en amour. Jusqu’au jour où elle rencontre Tom. Il est charmant, séduisant, médecin à l’hôpital et lui sauve quasiment la vie : l’homme idéal, en somme. Tout semble enfin lui sourire. Mais dans la ville, une série de meurtres atroces inquiète la population. Les victimes ont toutes entretenu une relation intime avec un homme mystérieux avant d’être assassinées.
Avec Tom à ses côtés, Sydney devrait se sentir protégée. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de remarquer des incohérences, des silences troublants, une ombre dans le regard de son compagnon. Et depuis quelque temps, elle a l’étrange impression d’être suivie, observée, traquée. À mesure que la peur s’installe, une question la hante : connaît-elle vraiment celui qu’elle aime ?
Freida McFadden, qui fut d’abord médecin spécialisée dans les lésions cérébrales avant de devenir autrice à succès, a su imposer en quelques années un style reconnaissable entre tous : un suspense domestique, une écriture efficace, une tension croissante jusqu’au renversement final.
Mais cette mécanique, qui faisait le sel de La femme de ménage ou de La psy, tend aujourd’hui à se répéter. Dans « Le Boyfriend », comme dans ses précédents romans, les apparences sont trompeuses : les plus patibulaires se révèlent les plus sincères, tandis que les plus sympatiques cachent des âmes sombres. Chez Freida McFadden, le danger ne vient jamais de là où on l’attend ; il s’installe dans les cuisines impeccables, les chambres bien rangées et les sourires trop polis pour être honnêtes.
C’est sans doute cette proximité avec la banalité du quotidien qui explique le succès planétaire de Freida McFadden. Ses thrillers nous rappellent que le mal, souvent, a le visage de la normalité. Que celui ou celle à qui l’on confierait volontiers ses secrets, voire sa vie peut se révéler le plus redoutable des manipulateurs.
Avec « Le Boyfriend », McFadden reprend les mêmes ressorts que dans ses livres précédents comme son exploration de la duplicité humaine, et l’absence de limite. Une lecture haletante, mais qui laisse poindre une impression familière : celle d’un piège que l’on connaît déjà, mais dans lequel, pourtant, on retombe avec délice. Dans son prochain roman, on peut déjà parier que le premier personnage sympathique qui apparaitra sera le coupable.